Depuis six ans, Jacqueline Le Guern défend les seniors de la résidence service située au 3/5 rue Bernard de Clairvaux, située au cœur du Quartier de l’Horloge.
Depuis 1985, cette résidence est une copropriété de type « mixte ». Cinquante sept appartements ont été vendus, dès la commercialisation, à la caisse Organic qui les a mis à disposition de ses retraités. Ces retraités – devenus copropriétaires usuraires - ont donc acquitté des droits d’entrée, payé de lourdes charges de copropriétés, pensant recevoir en contre-partie l’usage d’un appartement avec services (accueil, assistance 24 heures/24, restaurant…) jusqu’à la fin de leurs jours.En 2000, la caisse de retraite Organic s’est désengagée de cette opération : en vendant les appartements libres sur le marché ou en proposant aux occupants de racheter leur logement.
Cette action s’est accompagnée de la suppression progressive - au mépris du règlement de copropriété - des différents services (licenciement de la directrice, fermeture du restaurant) et la situation s'est particulièrement dégradée - en octobre 2004 - avec la suppression des services d’accueil, d’assistance et de sécurité.
A cela, s’ajoute une absence d’entretien qui pénalise lourdement dans leur vie quotidienne les personnes à mobilité réduite.
Aujourd’hui, il reste six personnes âgées de 83 à 97 ans qui s’estiment légitimement trompées et lésées et qui se trouvent complètement abandonnées.
Grâce à l’acharnement de Madame Le Guern, le Tribunal de Grande Instance a ordonné, le 11 juillet dernier, « la remise en état des services d’accueil, d’assistance et de sécurité dans les conditions prévues par les statuts, dans les deux mois de la signification du jugement. »
Mais depuis, rien n’a été fait.
J’étais intervenu sur cette affaire, le 7 février 2005 au Conseil de Paris. J’ai à nouveau signalé cette situation intolérable au Préfet de Région et au Ministre des Affaires Sociales.
En ce début de campagne nous avons pu nous réjouir de l'émergeance de certains thème tels que l'écologie et le mal-logement. Et si le handicap et les difficultés des personnes âgées dépendantes devenaientt également "thèmes émergeants" dans la présidentielle? C'est ce que je souhaite car on ne laisse pas 10% de le la population française en marge des projets présidentiels.
Rédigé par : Pierre Deniziot | lundi 29 jan 2007 à 15h23
BRAVO !
Rédigé par : Anne Marie Engler | mardi 30 jan 2007 à 08h24
Le 18 janvier dernier, en partant pour la cérémonie d'hommage aux Justes de France, j'ai lancé un regard sur les fenêtres de l'un de mes voisins, un JUSTE, résistant du réseau ALLIANCE. Elles étaient éclairées. Ce juste, en raison de son état de santé particulièrement critique, ne se rendrait pas à cette cérémonie où, avec tous les d'autres, il serait honoré.
La dégradation de son état de santé, comme de celui des autres personnes âgées de notre Résidence dont plusieurs sont juives, date de la suppression -illégale et brutale-, des services pour lesquels ils avaient quitté leur confortable domicile antérieur :
- le restaurant d'abord, en 7 jours, le 1er février 2001
- le service d'accueil, d'assistance et de sécurité, la nuit et du samedi midi au lundi matin, aux heures, donc, où l'anxiété est la plus grande et les secours les plus difficiles à trouver (suppression en 10 jours, le 1er octobre 2004).
Tous avaient choisi cette Résidence pour finir leurs jours en toute sécurité, sérénité, et indépendance par rapport à leurs proches.
Comme Monsieur Bohbot l'indiquait son courrier, le jugement du 6 juillet 2006 imposant le rétablissement du service d'accueil, assistance et sécurité, prévu au règlement de copropriété 24H/24, a été totalement ignoré. Il est aujourd'hui purement et simplement bafoué : depuis, le début de la semaine dernière, ce service a été réduit de 4 heures supplémentaires. Au lieu des 12 heures précédentes, la présence quotidienne des hôtesses est passée à seulement 8 heures.
Personne n'a pris la peine d'informer les personnes âgées de cette réduction du temps de présence des hôtesses ni de leurs nouveaux horaires.Et bien évidemment de se préoccuper de leurs besoins.
Depuis six ans, les personnes âgées ont été littéralement abandonnées.
Dimanche dernier, 3 février, c'est moi qui ai dû ouvrir la porte d'entrée de notre Résidence à un visiteur du monsieur évoqué ci-dessus et le conduire jusqu'à son appartement.
A cette occasion que j'ai découvert qu'il était complètement isolé. J'apprenais que son amie qui le visitait quotidiennement et lui rendait de multiples services, avait été victime, quatre jours plus tôt, d'un accident de la voie publique exigeant son hospitalisation.
Avec son visiteur, nous avons dû lui préparer ses médicaments, puis j'ai dû le revisiter dans la journée pour lui rendre de menus services et aujourd'hui, encore et demain, et...
Depuis longtemps, toutes les instances politiques et associatives intéressées aux questions des personnes âgées et de la copropriété, ont été sollicitées Monsieur le Maire de notre arrondissement et Madame La Député de notre circonscription, Monsieur Bohbot, conseiller général de Paris et ALMA (Allo Maltraitance Personne Agée). Tous, avec leurs prérogatives propres, sont intervenus, à plusieurs reprises, auprès des instances judiciaires, policières et de gestion de notre copropriété susceptibles de faire rétablir les droits des plus vulnérables d'entre nous. Ces actions ont toutes échoué.
Le jugement du 11 juillet 2006 constitue maintenant une plateforme solide de rétablissement des droits des personnes âgées. Mais le temps presse car il joue contre elles. Elles étaient encore plus de trente quand nous avons commencé à réagir, elles ne sont plus que six.
Pour moi, les choses sont claires, aujourd'hui, j'ai la santé et donc le temps de poursuivre les procédures jusqu'à leur terme. Avec ou sans personnes âgées dans notre Résidence.
En revanche, il est urgent que justice soit rendue à toutes les personnes âgées de notre Résidence : le jugement du 11 juillet 2006 doit être appliqué sans délai.
Je terminerai sur deux points.
Tout d'abord en soulignant que ce qui est arrivé aux personnes âgées de notre Résidence pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous à partir du moment où il serait devenu plus vulnérable en raison d'une faiblesse quelconque et en l'occurrence en raison de l'âge. Même en disposant de ressources financières suffisantes pour se défendre et faire appliquer la loi et le règlement de copropriété.
En second lieu, et ce loin de tout esprit de polémique, en posant cette question : à quoi servirait d'honorer les Justes si nous n'étions pas capables d'obtenir l'application d'une décisison de justice pour un Juste et ses congénères particulièrement vulnérables.
Paris, le 5 février 2006
Jacqueline Le Guern
Rédigé par : Jacqueline Le Guern | lundi 05 fév 2007 à 20h15
Bonjour
Qu'en est il de la situation présente en ce qui concerne les services de restauration ,d'accueil,d'assistance et de sécurité au 3/5 rue Bernard de Clairvaux et que peut on prévoir pour l'avenir?
Salutations
Rédigé par : Conquet | mercredi 28 oct 2009 à 16h27
Bonjour Conquet,
C’est par hasard que je suis tombée sur votre question. J’ignorais ce que message vivait encore.
Les choses sont dans le même état qu’en 2006, à l’exception du nombre de personnes âgées qui a diminué : seules 3 survivent encore avec toutes les difficultés que l’on peut imaginer et, par-dessus, tout la solitude.
Le Juste dont je parlais est décédé le 2 juin 2007, alors que ses amis -J.Y. Bohbot, Mme Moncomble et Maître Kauffmann (réseau Alliance)- tentaient de lui faciliter l’accès soit au Val de Grâce, soit à l’hôpital de Rothschild ou celui des Invalides.
Des procédures sont toujours en cours.
Nous avons obtenu, par jugement de TGI en date du 4 juin 2009, la désignation d’un syndic judiciaire pour remettre en place les services d’accueil, assistance et sécurité. Mais la situation est très complexe et rien n’a bougé jusqu’à présent.
Le cas de notre résidence relève du cas d’école.
Sauf coup de chance extraordinaire, je ne pense pas que les choses puissent évoluer favorablement (si elles évoluent dans ce sens) avant six mois.
En cas d’évolution significative, je ferai une mise à jour.
Bonne année.
Jacqueline Le Guern
Rédigé par : Jacqueline Le Guern | dimanche 10 jan 2010 à 10h15