Dans le train qui me ramenait hier de Nantes, j’ai feuilleté le livre d’Alain Garrigou, « L’ivresse des sondages » (éditions La Découverte).
Professeur de sciences politiques à l’Université Paris X-Nanterre, il rappelle quelques évidences qu’il est utile de remettre en mémoire à quelques semaines de l’échéance présidentielle.
Peu fiables.
« Trop de sondages tue les sondages. ». Chaque année, la presse en publie un millier en France. Le refus des citoyens de répondre aux enquêtes augmente depuis plus de vingt ans. Il faut environ dix appels téléphoniques pour obtenir une réponse à un seul questionnaire. Ce qui nuit à la représentativité des échantillons et surenchérit les coûts des sondages.
Mais très influents.
Les sondages renseignent les observateurs sur le déroulement de la campagne, transforment le cours du jeu et peuvent faire l’élection. En 2002, en pronostiquant un deuxième tour "Chirac/Jospin", les sondages ont favorisé la multiplication des candidatures à gauche et donc l'affaiblissement du score de Lionel Jospin.
Les sondés ayant tendance à se prononcer pour les hommes politiques qu’ils ont le plus vus ou le plus entendus, les sondages poussent la politique vers les coups médiatiques pour apparaître dans le médias.
Jean-Pierre Raffarin qui connaît bien le milieu de la communication ne s'y trompe pas : « Si on veut faire une bonne campagne , il ne faut pas que les sondeurs ou les médias vous disent quoi faire ».
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