Je reprends une note publiée sur le site Place Panafieu et réalisée avec le concours de Jérôme DUBUS, Adjoint au maire du 17e, chargé de l'urbanisme, du logement et des grands projets.
1) Les permis de construire délivrés par la Mairie sont en chute de 62 % depuis 2001 !
Dans un contexte de stabilité des permis en Ile de France (148 233) les autorisations de construire chutent à Paris sur un an de 30 % à 2 209 unités, ce qui correspond à moins de 2 000 logements qui seront réalisés, (10 % des permis ne sont pas réalisés), chiffre le plus faible depuis 50 ans.
Le mandat se termine ainsi avec une deuxième chute des permis après celle de l’année 2001 qui avait fait passer le nombre d’autorisations de construire des logements de 5 731 à 2 578 (-55 %). Sur l’ensemble du mandat, le nombre d’autorisations de construire des logements a chuté de 62 % (5 731 en 2001 ; 2 209 en 2007). La baisse du nombre de résidences principales qui passe de 1 485 557 en 2001 à 1 478 000 en 2007 (-1 000 par an environ) est la principale cause de la crise du logement à Paris. Comparativement les permis de locaux d’activité chutent de 20 % de 2006 à 2007 Pour passer de 140 000 m² de bureaux autorisés à 112.000 m² soit la moitié des chiffres de l’année 2000.
La chute des emplois salariés (-70 000 entre 2002 et 2005) va donc se poursuivre en 2008.
2) Le nombre de logements neufs est inférieur de 1000 en 2007 !
Sur les 2 209 logements autorisés, 1 219 sont locatifs, dont environ 300 privés (chiffre historiquement bas). Les logements sociaux neufs sont donc entre 900 et 1 000 ; c'est-à-dire le chiffre moyen de la mandature, soit 7 000 de 2001 à 2007. «Construire» 40 000 logements sociaux sur 2008 /2014 signifierait de multiplier la cadence par plus de 6 (+ 500 % !). Ce qui, bien entendu, est hors de portée.
3) La confusion est volontaire entre le financement des logements et leur réelle construction !
La construction neuve ne représente que le ¼ du total financé. Le reste étant constitué par des acquisitions sans travaux (40 %) et avec travaux (35 %). Si le total financé (sur fond d’Etat) atteint environ 30 000 de 2001 à 2007, augmentation moins forte que pour le reste de l’Ile de France, le nombre de logements sociaux livrés n’est que de 21 709, soit 3 500 en moyenne/an, soit le chiffre de 2002 (3 449) résultant des décisions prises en 1999/2000/2002).
Par ailleurs, la taille des logements baisse dans la mesure où beaucoup d’opérations concernent le rachat des foyers des travailleurs migrants de l’ADOMA (ex Sonacotra) pour les transformer en studios qui sont comptabilisés comme logements neufs en 2006. Ainsi les surfaces totales de logement social financé baissent de 10 % de 2004 à 2006 alors que le nombre de logements financés augmente de 25 % (3 880 à 4 816). Il y a ainsi diminution progressive des logements familiaux sociaux au bénéfice de petits appartements à micro-occupation. Quant au logement étudiant, l’objectif de 600/an n’est pas atteint : seulement 254 en 2006.
4) La Mairie de Paris investit peu au regard des engagements de l'Etat !
Sur les 4 300 logements financés en moyenne pendant la mandature, seuls les 1 000 logements neufs constituent une offre nouvelle. Les 2 000 acquisitions sans travaux (immeubles) dégagent environ 300 logements par an (rotation de 6/7 ans). En revanche, les acquisitions avec travaux, (1 300) portent sur des foyers ou des immeubles insalubres surpeuplés et ont un solde négatif (il faut reloger dans le neuf les personnes vivant en état de surpeuplement), qu’on peut évaluer au moins à 500.L’offre nouvelle est donc de 2 100 logements sociaux par an. Ce qui est très faible pour une ville 2,1 millions d’habitants et explique le passage de 97 000 à 109 000 des personnes inscrites sur le fichier des mal logés qui va encore augmenter fortement si la même politique est poursuivie.
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