Depuis cent cinquante ans, la BHVP (Bibliothèque Historique de la Ville de Paris) est dédiée à l’histoire de notre ville et présente régulièrement des expositions de grande qualité.
Or, depuis quelques jours, cette bibliothèque expose 250 photographies inédites sur Paris pendant l’Occupation et la Libération, prises par André Zucca qui travaillait pour le tristement célèbre magazine Signal, journal allemand au service de la propagande nazie.
L’exposition donne ainsi la vision d’une vie parisienne insouciante, témoignant de la Collaboration mais masquant bien sûr la triste réalité de l’Occupation (les rafles, les lois anti-juives, le rationnement, la terreur...).
Rien n’interdit de montrer ces photographies qui traduisent une réalité de l'époque. Mais il aurait été nécessaire d’expliquer le sordide contexte dans lequel ses photographies avaient été prises.
C’est le moins que l'on aurait pu attendre de notre bibliothèque « historique » qui a donné à cette exposition un titre (Les Parisiens sous l’Occupation. Photographies en couleurs d’André Zucca) trompeur pour un visiteur non averti.
Je suis certes un visiteur "averti" puisque je suis agrégé d'histoire-géographie mais je ne suis pas du tout d'accord avec votre point de vue sur cette très intéressante exposition à laquelle j'ai consacrée un article sur mon blog "l'indépendant du 4e". Un long cartel explicatif -signé Jean-Pierre Azéma- rappelle en effet que le photographe devait travailler dans l'esprit dicté par Goebbbels à savoir que le Paris occupé devait rester une vitrine pour la propagande nazie.
Rédigé par : Emmanuel | lundi 21 avr 2008 à 14h06
En tout cas, je ne dois pas être le seul à avoir été troublé par cette grave confusion puisque le Figaro de ce jour nous apprend que "pressée de tous part, la Mairie de Paris a été sommée de s'expliquer sur cette affaire embarrassante. Le Figaro ajoute qu' "hier, dans Le Journal du dimanche, la fermeture de l'exposition était même évoquée par Christophe Girard, adjoint à la Culture de Bertrand Delanoë. Il nuance aujourd'hui sa position. «Arrêter l'exposition a été une option qui a été envisagée, mais ce n'est plus le cas, soulig ne-t-il . Les avertissements au public ont été apportés, le contexte est précisé. À partir du moment où les visiteurs sont avertis, elle continuera jus qu'à son terme." Est-ce suffisant ?
Rédigé par : Jack-Yves Bohbot | lundi 21 avr 2008 à 17h03