De nombreux responsables de la communauté juive française s’interrogent sur les options du nouveau président américain en matière de politique étrangère et notamment sur son attitude face à Israël. Il est vrai que Barak Obama a notablement fait évoluer sa réflexion et sa pensée sur la situation proche-orientale : il y a dix ans, il souhaitait un « rééquilibrage de la politique américaine ».
Those who threaten Israel threaten us
“Ceux qui menacent Israël nous menacent” a déclaré le candidat démocrate, le 6 avril dernier devant l’Aipac. Barak Obama a redit à la communauté juive américaine son attachement au droit pour Israël d’exister comme « Etat juif » et de son engagement « indéfectible » à contribuer à la sécurité de l’Etat hébreu.
Barak Obama n’a pas manqué de rappeler que, comme membre de la commission sénatoriale des affaires étrangères, il a soutenu avec ses collègues le développement des relations israélo-américaines, que ce soit sur le plan économique, politique ou culturel et le soutien militaire.
Hamas must recognize Israël, abandon violence
Le sénateur Obama a confirmé que les Etats-Unis ne reconnaîtront pas le Hamas comme « acteur légitime » tant que ce mouvement ne reconnaîtra pas Israël, n’abandonnera pas la violence et ne se conformera pas aux accords entre Israël et l’Autorité palestinienne.
Le 23 juillet 2008, Barak Obama s’est rendu à Sderot pour soutenir les habitants de cette ville qui vivent sous les pluies de roquettes lancées depuis Gaza par les terroristes du Hamas. Dans un courrier au représentant américain aux Nations Unies, le 22 janvier 2008, il a demandé le vote d’une résolution condamnant ces attaques. Il est favorable à la poursuite des programmes anti-missile (Arrow), systèmes de défense susceptibles de protéger les israéliens contre des attaques de ce type.
No one is suffering more than the Palestinians
"Aucun peuple ne souffre autant que les Palestiniens" déclarait-il, le mardi 12 février 2008, au "Des Moines Register", un quotidien de l’Iowa. Quelques jours plus tard, il corrigeait le tir en indiquant que les réfugiés Palestiniens appartiennent à leur propre état et n’ont pas un droit « littéral » de retour en Israël.
Prevent Iran from Acquiring Nuclear Weapons
Il proposait au début de sa campagne électorale d’engager un dialogue sans conditions préalables avec l’Iran.
En septembre, Obama estime qu’il faut agir pour empêcher l’Iran de se doter d’un armement nucléaire. « Le danger iranien est sérieux, il est réel et mon objectif sera d’éliminer cette menace ».
Vendredi, lors de sa première conférence de presse, il confirme en déclarant que l’Iran doit cesser de soutenir des organisations terroristes, ajoutant que la fabrication d’armes nucléaires par Téhéran était « inacceptable ».
Obama est moins clair sur le statut de Jérusalem : après avoir déclaré en juin que « " Jerusalem must remain undivided." (Jérusalem ne doit pas être divisé), il est revenu quelques jours plus tard sur cette déclaration en reconnaissant que le statut final de la ville devait être négocié dans le cadre de futures discussions de paix.
Il est fort possible que le nouveau président reprenne la voie tracée par Bill Clinton lors de sa tentative de règlement du conflit à l’occasion des discussions avortées de Camp David II en juillet 2000. Se poseront alors à nouveau les problèmes du tracé des frontières et celui du statut de Jérusalem.
Mais une autre élection sera aussi déterminante : celle devant désigner le parlement israélien, le 10 février 2009. Et là aussi, le changement est possible…
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