Le Consistoire central de France célèbre aujourd'hui au Sénat les cent quarante ans du décret Crémieux qui donna la nationalité française aux Israélites indigènes d’Algérie. Cet acte législatif, émis le 24 octobre 1870 par le gouvernement de la Défense nationale, fut l'oeuvre de son ministre de la Justice, Adolphe Crémieux.
Qui était Adolphe Crémieux ?
Issu d'une famille juive de Carpentras, Adolphe Crémieux naît à Nimes en 1796. Avocat de profession, il est élu député en 1842 puis devient l'année suivante, président du Consistoire central de France et, en 1864, président de l'Alliance israëlite universelle. Il est élu sénateur en 1875.
Adolphe Crémieux connaissait bien la communauté juive d'Algérie : à dix-sept reprises, il s'était rendu en Algérie pour plaider de grandes causes.
Dès la réunion de l' ancienne Régence d'Alger à la France en 1834, la volonté des dirigeants français est d'assimiler la communauté juive d'Algérie, à l'image de ce qui a été réalisé en France.
En 1845, sont créés les consistoires algériens. En 1865, une loi impériale permet aux Juifs et aux Musulmans d'obtenir la nationalité française par demande individuelle et par décret en Conseil d'Etat. A la veille de la guerre de 1870, le gouvernement de Napoléon III est prêt à une naturalisation collective des Juifs Algériens. Le décret Crémieux est donc l'aboutissement d'une démarche initiée dès l'annexion de l'Algérie à la France.
Cette émancipation changera le destin des Juifs d'Algérie, qui manifestèrent, tout au long du siècle dernier, leur reconnaissance et leur attachement à la République.
C'est dans cet esprit que m'a élevé ma grand-mère, Berthe Sasportès et c'est ce sentiment de fidélité qui anime, depuis cent quarante ans, les Juifs d'Algérie et leurs descendants.
Le legs du décret Crémieux à la communauté nationale.
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